Publication date: December 2017
Source:Annales de Dermatologie et de Vénéréologie, Volume 144, Issue 12, Supplement
Author(s): P. Bouschon, J. Waton, J.-L. Schmutz, M. D'Incan, M.-C.-Ferrier-Le Bouedec
IntroductionLa méthylisothiazolinone (MI) est un conservateur largement utilisé depuis 2005, dans de nombreux produits cosmétiques, ménagers, industriels et responsable d'eczémas sévères. Plusieurs études multicentriques ont révélé une importante augmentation de sensibilisation depuis 2010. Aucune étude n'a évalué systématiquement le devenir des patients. Le but de cette étude est d'évaluer le pronostic des eczémas de contact à la MI chez les patients ayant bénéficié de conseils d'éviction.Matériel et méthodesÉtude rétrospective bicentrique des patients atteints d'eczéma de contact à la MI et MCI/MI avec tests épicutanés positifs, diagnostiqués dans deux CHU français entre 2010 et 2015 avec évaluation des rechutes au moyen d'un questionnaire standardisé adressé à tous les patients. Les données répertoriées étaient : terrain atopique, profession, localisation de l'eczéma, produits en cause, nombre et caractéristiques des rechutes, mesures et difficultés d'éviction, amélioration de qualité de vie après le diagnostic, souhait d'information.RésultatsCent trente-neuf patients ont répondu au questionnaire, soit 54 %, âge moyen 42 ans, 80 % de sexe féminin, 54 % atopiques et 56 % sensibilisés à au moins un autre allergène. Les mains et le visage étaient atteints dans respectivement 65 % et 47 % des cas. Les produits en cause étaient : cosmétiques 77 % ménagers 30 % industriels 15 %. 20 % ont eu un arrêt de travail. 89/139 patients ont décrit 110 rechutes : 28 aussi sévères que la poussée initiale et 82 moins sévères dont 31 % de formes chroniques. Le délai moyen des rechutes était de 11 mois. 70 % des patients atteints d'eczéma suintant ont rechuté versus 20 % des patients atteints d'eczéma sec. 89 % des patients de moins de 30 ans versus 49 % des plus de 30 ans, 73 % atteints d'eczéma des mains versus 55 % atteints au visage, 72 % atopiques versus 53 % non atopiques, ont rechuté. 60 % des patients estimaient l'amélioration de qualité de vie>7/10 suite aux mesures d'éviction.DiscussionSoixante-quatre pour cent des répondeurs ont présenté au moins une rechute, dont 31 % sévères, et 31 % avec eczéma chronique, malgré les conseils d'éviction. Cela souligne les difficultés d'éviction. L'impact économique avec 20 % d'arrêts de travail est notable. Les facteurs paraissant favoriser le mauvais pronostic sont, le terrain atopique, le jeune âge, l'eczéma suintant initial. Les difficultés rencontrées pour l'éviction sont : la contrainte de vérifier toutes les compositions, l'insuffisance d'étiquetage des produits industriels, la complexité de lecture des étiquettes des cosmétiques.ConclusionL'éviction de la MI est difficile et notre étude montre un pronostic médiocre incitant à améliorer la prise en charge. Les perspectives d'amélioration sont : un suivi systématique spécialisé, une éducation à la lecture des étiquettes, un rappel d'information annuel par mail ou courrier, la moitié des patients étant peu favorable à des séances collectives éducatives.
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Medicine by Alexandros G. Sfakianakis,Anapafseos 5 Agios Nikolaos 72100 Crete Greece,00302841026182,00306932607174,alsfakia@gmail.com,
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